lundi 14 octobre 2013

"Napoléon ne peut être que fascinant"


Un immeuble de standing, avenue Kleber. Franck Samson reçoit dans les bureaux du cabinet Samson&Associés. « C’est pour quelle radio déjà ? Parce que j’ai une autre interview tout à l’heure… » L’avocat est sur le pied de guerre. « Je vais à Leipzig pour y affronter pas mal d’armées ! Et je ne sais pas si je vais gagner ou perdre la bataille ». Ce spécialiste du code de la route a rendez-vous avec l’Histoire. Dans quelques jours il conduira des milliers d’hommes au combat, en découdre avec Alexandre 1er de Russie et l'armée prussienne. Franck Samson est Napoléon Bonaparte. « Je me suis toujours passionné pour l’histoire, et je collectionnais les uniformes napoléoniens. Un jour des figurants étaient à court d’empereur pour reconstituer la Bataille des Nations. Je tombais à pic. C’était il y a dix ans ». Depuis, chaque année au mois d’octobre, Franck Samson troque sa robe d’avocat pour la redingote et le chapeau. Leipzig donc, mais aussi Austerlitz, Waterloo, Saint-Hélène… De reconstitution en commémoration, son association « Empire 1804 » rejoue en costume l’épopée napoléonienne. « Pour faire ce devoir de mémoire. Nous attendons plusieurs milliers de spectateurs à Leipzig, et toute personne aimant l’histoire appréciera de revivre la Bataille des Nations ».

18 octobre 1813, au petit matin. Napoléon Bonaparte affronte l'Europe entière devant Leipzig. Ce sera la plus grande bataille jamais livrée par l’Empire (600 000 soldats, une douzaine de nations belligérantes, des dizaines de milliers de morts) et la première défaite d’une armée sous le commandement personnel de Napoléon. Retranché dans la ville face à l'ennemi coalisé (Prusse, Russie, Autriche, Suède), trahi par ses alliés saxons, l’Empereur français sonne la retraite. Celle-ci est mal préparée et se transformera en débâcle. Napoléon doit franchir le Rhin en catastrophe, c’est la fin de l’occupation des territoires allemands et l’amorce de son déclin. 1813 – 2013, Leipzig fête cette année son bicentenaire. En Allemagne, l'événement revêt une certaine importance : la « Völkerschlacht » y est restée un marqueur historique fort, qui porte en lui les germes de la future unité allemande. La bataille est moins célèbre du côté français, éclipsée dans les manuels scolaires par la défaite de Waterloo. 

Franck Samson, lui, mesure parfaitement l’enjeu de Leipzig. Et ne laisse rien au hasard : « Dans la reconstitution, on doit s’atteler à être le plus fidèle possible.  J’ai lu beaucoup de biographies et je reproduis certains détails, comme le tic de tirer sa manche. Je me mets en colère régulièrement - Napoléon était assez colérique - et j’apprends le corse» Ce qui le fascine chez Bonaparte ? « Le génie militaire et le génie civil. Il arrive en France à l’âge de 7 ans sans parler un mot de français et en 1810, il est le maître du monde. Ca ne peut être que fascinant. » Quant à Blücher, le général prussien : « Un ami ! Et surtout un sosie absolu, d’ailleurs je ne connais même pas son nom dans la vraie vie. » De la fiction-histoire à la réalité il n’y a qu’un pas, se dit-on en remontant l’avenue Kleber vers l’arc de Triomphe. A droite, l’avenue d’Iéna. Franck Samson n’a pas choisi son adresse au hasard.


lundi 16 septembre 2013

La barbe!


Eigentlich steht Frankreich für kulturelle Avantgarde. In Sachen Gleichberechtigung benehmen sich französische Kulturmacher aber nicht gerade fortschrittlich. Denn Frankreichs Kulturbetrieb ist fest in männlicher Hand. Das zeigt auch ein Bericht des französischen Senats der im Juni erschienen ist. Danach arbeiten insgesamt mehr Frauen als Männer in den öffentlichen Theatern, Konzertsälen oder in Filmproduktionen. Doch in den Chefetagen haben fast nur Männer das Sagen, je nach Gebiet besetzen sie bis zu 98% der Führungsposten. Die Frauenbewegung „La Barbe“ protestiert schon seit Jahren gegen diese Situation. Die Aktivistinnen von „La Barbe“ organisieren Podiumsdiskussionen, verteilen Flugblätter und demonstrieren mit aufgeklebten Bärten an Opern – und Theaterschauplätzen. So auch die Theaterregisseurin Sophie Hutin. "Frauen an führenden Positionen in Kunst und Kultur sind so gut wie unexistent" erklärt Hutin. "Im Theater werden die Chefposten meistens an anerkannte Künstler vergeben. Dabei gibt es genauso viele Künstlerinnen die in Frage kämen, doch sie werden einfach nicht berücksichtigt, sie sind nicht legitim."

Auch Frankreichs Kulturministerin Aurelie Filippetti hat das Problem erkannt. Sie hat die auslaufenden Verträge alteingesessener Theaterintendanten nicht verlängert, um Frauen etwas Platz zu verschaffen. Doch prompt bekam sie heftigen Gegenwind zu spüren. Prominente Schauspieler und auch Filippettis Vorgänger Frederic Mitterand warfen der Ministerin blinden Dogmatismus und kulturpolitische Inkompetenz vor. "Wir waren einer Situation konfrontiert in der 90% der öffentlichen Bühnen von einem Mann geleitet waren" rechtfertigt sich die Ministerin. "Deshalb begrüße ich es, dass sich jetzt auch mehr Frauen für diese Stellen bewerben. Seit Jahresbeginn habe ich 4 Frauen und 4 Männer ernannt - und diese Frauen wurden nur anhand ihrer Kompetenzen ausgewählt". Dabei besteht nicht nur im Theater Handlungsbedarf. In anderen Kulturfeldern sieht es um die Balance zwischen Männer und Frauen in Führungspositionen nicht besser aus. Zum Beispiel haben nur ein Viertel der in Frankreich geförderten Kinofilme eine Regisseurin, und gerade mal 3% der Konzertsäle eine Frau an ihrer Spitze. Diese Ungleichheit spiegelt sich auch in den Programmen der kulturellen Einrichtungen wieder : an öffentlichen Tanz- und Theaterbühnen wurden letztes Jahr gerade mal 15% der Aufführungen von einer Frau inszeniert. Für Sophie Hutin, von der Frauenbewegung „La Barbe“,  können diese Zahlen nicht länger ignoriert werden. "Was mich wundert ist die Unfähigkeit vieler Männer, ihre eigene Allmacht wahrzunehmen. Dabei sprechen wir über liberale Geister, die eher links eingestellt sind, und sich doch sehr konservativ verhalten" analysiert Hutin. "Deshalb ist es wichtig, Zahlen und statistische Beweise auf den Tisch zu legen, damit diese Situation endlich wahrgenommen wird und sich was ändert."

Diese Meinung teilt auch Laurence Equilbey. Die Orchesterdirigentin ist einer der wenigen die es in der französischen Klassik-Szene geschafft hat. Ihr Kammerchor „Accentus“ gewann mehrere Preise, und regelmäßig dirigiert sie große Orchester in Frankreich und im Ausland. "Wer heute glaubt, die Frauen in der Kultur seien gerecht behandelt, irrt sich" stellt die Dirigentin klar. "Die Verhältnisse sind einfach nicht gerecht. Es wäre schön, wenn talentierte Frauen es automatisch nach oben schaffen würden, es funktioniert aber nicht. Ich glaube es führt leider kein weg daran vorbei, vorübergehend eine Quotenpolitik einzuführen, um diese Verhältnisse zu korrigieren". Mit diesem Anliegen haben die Frauen bei Aurelie Filippetti ein offenes Ohr gefunden. Die junge Kulturministerin fordert, dass Frauen in den Auswahlverfahren für Intendanzstellen endlich stärker berücksichtigt werden. Das Ziel ist es, ein Drittel der Chefposten mit Frauen zu besetzten. Auch die Jurys von Literaturpreisen oder Kunststipendien sollen nun mehr Frauen aufstellen. Eine verbindliche Quotenpolitik wie in den Betriebsräten der Wirtschaft ist vorerst aber nicht in Sicht. Dafür wurde zumindest eine Diskussion in Gang gesetzt, über ein Problem dass nicht nur Frankreich betrifft. Womit die französische Kulturszene vielleicht doch ein bisschen zur Avantgarde gehört. 

vendredi 16 août 2013

Un dimanche à Montreuil

La colère gronde au foyer Bara. En ce dimanche 28 juillet, au premier tour de l’élection présidentielle, l’épicentre de la communauté malienne de Montreuil ne connaît qu’un seul refrain : «pas de carte». En cause, la distribution chaotique des cartes biométriques Nina – sésame pour aller voter – par les services consulaires du Mali en France, où résident officiellement quelques 200 000 ressortissants. Ces dysfonctionnements créent le soupçon de la fraude organisée. «Pour les 400 habitants recensés au foyer Bara, seules 17 cartes d’électeur ont été distribuées» gronde un délégué du foyer. «17 ! Priver un citoyen de sa carte d’électeur, c’est déjà une fraude !». Attablé à la terrasse d’un café à quelques mètres de la rue Bara, Adama Traoré ne s’embarrasse pas de langue de bois. «J’ai tenté en vain d’organiser un boycott du scrutin en France. Que les gens votent au Mali, d’accord, mais qu’on ne nous dise pas que les Maliens en France auront participé. Ces élections sont une mascarade». 

Tous n’ont pas un avis aussi tranché. A la colère de n’avoir pu voter se mêlent la résignation et quelques espoirs. «On attend un président qui rétablisse le Mali, qui ne fasse pas de différences entre les Maliens. L’union nationale doit se sceller» confie Makan Magassa, ancien habitant du foyer. «Mieux vaut un président mal élu qu’un dirigeant qui n’a pas de mandat comme le président actuel» reconnaît Adama. Six mois après l’intervention de l’armée française au Nord-Mali et un an après le coup d’état du capitaine Sanogo, la diaspora espère avant tout le rétablissement de la légitimé constitutionnelle au pays.

«IBK» – Ibrahim Boubacar Keïta, favori du scrutin – est au centre des conversations. Comme son principal adversaire Soumaïla Cissé, il n’a pas oublié de faire campagne dans l’est de Paris, à Montreuil et Bagnolet. Vêtus de T-Shirts à son effigie, ses supporteurs arpentent la cour de l’immeuble. «On veut IBK, c’est tout!» lance un militant visiblement enthousiaste, qui n’a pas d’avantage voté que les autres. Premier ministre dans les années 90, président de l’assemblée nationale jusqu’en 2007, le candidat de la France peut-il incarner le changement ? Adama Traoré balaie amèrement cette hypothèse. «IBK traîne beaucoup de casseroles. Il sent le parfum des islamistes, tout en se vantant d’être le copain de Fabius. Hélas les gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.»

Un dimanche à Montreuil, premier tour des élections maliennes, le diapo sonore, c'est par là...

mercredi 15 mai 2013

Bereit zum Dienst


Créé il y a trois ans, le service civique français attire de nombreux jeunes. Axé sur l'éducation citoyenne, il doit encore être valorisé auprès des professionnels. 

(c) Unis-Cités
«Ich hatte keine Ahnung, was auf mich zukommt, aber ich war motiviert» erzählt Hatoumody Konaté. Die 21-Jährige Studentin absolviert einen Staatsbürgerdienst im Pariser Vorort Evry. Sie betreut eine Schülerin bei den Hausaufgaben und der Freizeitgestaltung, zudem leistet sie PR-Arbeit für die studentische Sozialhilfsorganisation Afev. «Ich bin viel selbstbewusster geworden» resümiert sie.
  
2010 führte Frankreich den freiwilligen Staatsbürgerdienst ein. Wie Hatoumody können sich 16 bis 25-Jährige Franzosen für die Dauer von einem Jahr einer gemeinnützigen Tätigkeit widmen. Von Altershilfe bis Umweltschutz stehen neun Aufgabenfelder zur Wahl. Spezifische Qualifikation oder Arbeitserfahrung sind nicht gefragt, was zählt sind Motivation und die Bereitschaft, Verantwortung zu übernehmen. Das Monatsentgelt beträgt 570 Euros. 
«Nach meiner Schneiderlehre wusste ich nicht recht, wie weiter», erzählt Noria Boubaaya, 19 Jahre alt. 
«Ich wollte etwas Nützliches tun und entschied mich für einen Staatsbürgerdienst». In ihrer Heimatstadt Toulouse betreute sie unter Anderem einen Lebensmittelladen für Bedürftige. «Mir wurde Vertrauen geschenkt», weiß sie heute, «und ich habe Menschen kennengelernt, die mir sonst nie über den Weg gelaufen wären».

20 000 Freiwillige absolvierten 2012 einen Staatsbürgerdienst. Laut Martin Hirsch, Leiter der dafür gegründeten Staatsagentur, sollen es bis 2017 etwa 100 000 Freiwillige werden, also 15% aller Franzosen eines Jahrgangs. «Der Staatsbürgerdienst soll sich in Frankreich zu einer Selbstverständlichkeit entwickeln, zu einer echten Zivi-Kultur», wünscht sich Stephen Cazade, Leiter der Förderorganisation Unicités. Noch existiert sie nicht. Manchen Einrichtungen fällt es weiterhin schwer, den Staatsbürgerdienst von einem Praktikum oder einem Job zu unterscheiden. «Hier ist mehr Aufklärung gefordert», so Cazade.
Auch soll der Dienst dazu beitragen, die Einstellungs- und Aufnahmebedingungen für Unternehmen bzw. Hochschulen zu verändern. So haben Konzerne wie Axa, Orange oder EDF eine «Solidaritäts-Charta» unterzeichnet, nach der verdiente Zivis besondere Berücksichtigung finden. «Soziale Kompetenz ist ausschlaggebend», das wissen auch Noria und Hatoumody.

Führt sie auch zu mehr Chancengleichheit für alle? Noch bilden Studenten den Kern des «Service civique»: Stand 2011 haben 76% der Dienstleistenden haben Abitur, 41% sogar einen höheren Abschluss.